Avant propos

Nous sommes en 1982. La France connaît dans les mois qui suivent l’installation du premier gouvernement Maurois les affres d’un déficit commercial abyssal aggravé par la politique de relance keynesienne par laquelle François Mitterrand inaugure son premier septennat. Au moment où est prise la décision de centraliser le dédouanement de tous les magnétoscopes importés en France au Centre Régional des Douanes de Poitiers, Laurent Fabius est ministre du budget et Michel Jobert ministre d’État chargé du commerce extérieur. Ce livre raconte comment les deux hommes sont à l’origine de l’adoption pour le premier et de l’exploitation diplomatique pour le second, d’une mesure protectionniste qui en son temps eut un retentissement suffisant pour que le professeur Guy Isaac me suggère d’en faire mon sujet de mémoire de Diplôme d’Études Approfondies.

 

Pour l’essentiel, cette monographie a été rédigée en 1986. Sitôt achevé, je m’empressai d’en faire parvenir un exemplaire à Michel Jobert. Celui-ci me répondit par la lettre qui tient lieu de préface à cette publication. Elle témoigne de la même courtoisie que celle avec laquelle ses collaborateurs et lui-même avaient accepté de m’accorder les entretiens qui m’ont permis de réunir les matériaux nécessaires à la rédaction de mon mémoire.

  

L’affaire de Poitiers, oubliée pendant trois décennies, s’est rappelée à moi par l’intermédiaire des personnes qui ont cherché à me contacter afin de documenter leur réflexion sur le retour en force du protectionnisme dans le paysage politico-médiatique et électoral actuel. C’est pour répondre à leurs sollicitations que je publie aujourd’hui ce texte.